14 mai 2024

La ville de Ouagadougou est confrontée à une crise croissante de pollution plastique, avec des conséquences néfastes sur l’environnement, la santé publique et l’économie. Chaque année, la ville produit environ 600 000 tonnes d’ordures ménagères, dont environ 15 % sont des déchets plastiques, représentant environ 90 000 tonnes de déchets plastiques par an. Chaque jour, la ville produit environ 1 600 tonnes de déchets plastiques, ce qui entraîne des conséquences néfastes sur l’environnement, la santé humaine et l’économie.

Les effets de cette pollution plastique sont multiples. Non seulement elle affecte la beauté du paysage urbain, mais elle a également des effets néfastes sur la santé publique. Les déchets plastiques émis lors de leur combustion contribuent à l’émission de gaz à effet de serre, affaiblissant la couche d’ozone. De plus, les sachets plastiques entravent la croissance des cultures en perturbant le processus de photosynthèse, et ils représentent également un danger pour le bétail, entraînant des pertes économiques considérables estimées à près de 40 milliards FCFA.

En raison des additifs chimiques utilisés lors de leur production, les plastiques ont des effets potentiellement nocifs sur la santé humaine, pouvant provoquer des cancers, des malformations congénitales, des déficiences immunitaires et d’autres problèmes de santé. De plus, les déchets plastiques constituent des gîtes larvaires pour les moustiques, contribuant ainsi à la propagation du paludisme.

Les initiatives locales pour lutter contre la pollution plastique

Face à cette situation, des initiatives locales émergent pour tenter de résoudre le problème. Des femmes travaillant à l’Unité de valorisation des déchets plastiques du Centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD) de Toudoubweogo collectent, trient, lavent, sèchent et broient les sachets plastiques pour les revendre à des sociétés de plastiques locales, contribuant ainsi à la réduction de la pollution plastique tout en générant des revenus.

Effectivement, de nombreuses femmes, à l’instar de Dame Tenin Kafando, âgée d’une trentaine d’années et vendeuse de sachets plastiques à Toudoubwéogo se consacrent dès le lever du soleil au ramassage des sachets plastiques le long des artères principales de la ville. Sous un soleil de plomb, bébé au dos, elle s’active à collecter ces déchets plastiques, témoignant ainsi de l’ampleur du problème de pollution plastique et de son impact sur la salubrité publique.

Pour bon nombre de ces femmes, cette activité constitue leur principale source de revenus. « Je ramasse les sachets plastiques depuis plusieurs années et certaines entreprises les rachètent à un prix raisonnable. C’est grâce au peu que je gagne que j’essaie de subvenir aux besoins quotidiens de ma famille », confie-t-elle.

Il est essentiel que la population adopte un comportement éco-citoyen respectueux de l’environnement en pré-collectant les déchets plastiques et en évitant de transformer l’espace public en dépotoir. Il est également important de reconditionner les déchets plastiques pour leur donner une nouvelle vie, par exemple en les transformant en compost ou en produits utilitaires tels que des bassines, des seaux ou des fournitures scolaires.

Enfin, il est crucial que les ministères en charge de l’environnement, de l’éducation et de l’enseignement supérieur soutiennent ces initiatives locales, afin d’augmenter la production des femmes travaillant dans la valorisation des déchets plastiques et de dynamiser leurs activités pour contribuer à résorber la prolifération des déchets plastiques et à lutter contre le chômage.

Estelle KONKOBO

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