Karim Wade, le fils et ancien ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, a officiellement renoncé à sa nationalité française, selon le Journal officiel français daté du mercredi 17 janvier 2024. Cette décision vise à lever les obstacles à sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour février.
Le débat autour de sa double nationalité a pris de l’ampleur à quelques jours de la validation finale des candidatures pour l’élection présidentielle du 25 février, où Karim Wade est l’un des principaux concurrents. La Constitution sénégalaise stipule que tout candidat à la présidence doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin, et maîtriser la langue officielle, le français.
Le Conseil constitutionnel sénégalais a déjà publié une liste provisoire de 21 candidats, parmi lesquels figure Karim Wade. Cependant, cette liste est toujours sujette à réclamations jusqu’au mardi soir, avant que la liste finale ne soit arrêtée d’ici la fin de la semaine.
La question de la double nationalité franco-sénégalaise de Karim Wade a été soulevée publiquement par l’ancien ministre Thierno Alassane Sall, également candidat à l élection. La coalition Karim 2024, qui a présenté la candidature de M. Wade, a affirmé que ce dernier avait accompli toutes les formalités nécessaires pour renoncer à sa nationalité française, une renonciation actée par les autorités françaises. Elle a également dénoncé les tentatives de discréditer sa candidature et a qualifié ces actions de xénophobie.
Karim Wade, âgé de 55 ans, est né en France de parents sénégalais et français. Il avait été empêché de concourir à l’élection présidentielle de 2019 en raison d’une condamnation pour enrichissement illicite en 2015. Il avait été condamné à six ans de prison ferme, mais avait été gracié en 2016 par le président Macky Sall, actuel président du Sénégal. Depuis sa libération, il vit en exil, avec le Qatar étant souvent cité comme l’une de ses résidences.
L’Assemblée nationale du Sénégal a voté en août une loi rendant éligibles à l’élection Karim Wade, ainsi qu’une autre figure de l’opposition, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall.