La Brigade de Lutte Contre la Cybercriminalité (BCLCC) a récemment mis fin aux agissements d’un groupe de présumés cyberdélinquants, spécialisés dans l’usurpation d’identité suivie de vol de numéraire via les TIC. Ce groupe, composé de quatre jeunes âgés entre 21 et 23 ans (S. S, S. H, S. I et T. A), ciblait principalement des boutiques de transfert d’argent à Kaya et Ouagadougou. Leur modus operandi impliquait l’utilisation d’une carte SIM acquise au moyen d’une carte d’identité nationale burkinabè égarée, avec pour numéro le 67 XX X 29, spécialement utilisée pour recevoir des transactions issues de leur forfait.
Dirigé par S.S, le groupe opérait en binôme, avec des rôles bien définis. Pendant que l’un des membres du binôme mettait en œuvre le plan dans la boutique de transfert d’argent, l’autre restait en observation sur une moto ou distrayait le gérant de la boutique. Leur méthode consistait à solliciter plusieurs dépôts d’argent d’une valeur d’au moins deux mille (2 000) par transaction dans le but de mémoriser le code secret du gérant par le simple fait du regard de l’action des doigts lors de la saisie. À la dernière transaction souhaitée, ils profitaient du fait que le gérant leur remettait le téléphone pour introduire le contact bénéficiaire de cette transaction, et effectuer rapidement un transfert d’argent d’un montant variant entre 200 000 et 500 000 F CFA sur le numéro 67 XX XX 29, prenant soin de supprimer le message de notification de l’opération de transfert.
Les présumés auteurs ont été interpellés et auditionnés par la BCLCC, reconnaissant les faits qui leur sont reprochés. Le préjudice financier résultant de cette activité délictuelle est estimé à plus de six millions de francs CFA, touchant plusieurs victimes. Au terme de l’enquête, ils ont été déférés devant le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga I pour répondre de leurs actes. La BCLCC profite de cette occasion pour rappeler aux gérants des boutiques de transfert d’argent l’importance du respect des cahiers de charges et de la prudence dans leurs activités.
Estelle KONKOBO
