suite à l’adoption du projet de loi portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC), par le Gouvernement en Conseil des ministres d’hier mercredi 04 octobre 2023, Les organisations professionnelles des médias, ont tenu, ce jeudi 5 octobre 2023, au centre national de presse Norbert Zongo, une conférence de presse. Laquelle conférence a pour objectif d’exprimer leur désaccord avec l’adoption de ce projet de loi en cours qui selon eux est une négation totale du régime de la liberté de la presse.
En effet, selon le président de Association des journalistes du Burkina (AJB), Guézouma Sanogo, l’adoption de ce projet de loi intervient dans un contexte politique (la transition militaire) où le gouvernement se serai illustré depuis plusieurs mois par une intrusion jamais égalée dans le champ de la régulation des médias. Il en veut pour preuve, la suspension de certains media dont des media étrangers RFI, France24, LCI et une radio nationale en l’occurrence Oméga Fm. « Ce contexte à lui seul devrait suffire pour nous convaincre des intentions réelles du gouvernement dans ce projet de relecture de la loi organique sur le CSC mais les Organisations professionnelles des médias étaient loin d’imaginer que le gouvernement nous ramènerait dans un recul aussi profond dans les régimes répressifs du temps des partis-Etat », a-t-il fait savoir. A l’en croire, la volonté affichée du gouvernement serait de se substituer au régulateur ou de placer le CSC sous son autorité. La preuve évidente, selon lui c’est l’annonce du changement du mode de désignation du Président du CSC. La loi organique N°015-2013/AN du 14 février 2013 prévoit à son article 28 que « Le Président du Conseil supérieur de la communication est élu par ses pairs et nommé par décret du Président du Faso […]. Le Président est secondé par un Vice-président élu par ses pairs. Il assure l’intérim en cas d’empêchement momentané du Président ». C’est dire donc que depuis une décennie déjà, le président du CSC était élu par ses pairs conseillers. Nonobstant, selon le projet de loi en cours, le CSC est placé sous l’autorité et la responsabilité d’un Président. Le Président du CSC est nommé par décret du Président du Faso parmi les membres du Conseil. Une fois nommé, le Président exerce ses fonctions jusqu’à épuisement de son mandat de conseiller sous réserve des dispositions de l’article 24 de la présente loi. Le Président est adjoint par un Vice-président qu’il désigne parmi les conseillers…
« Au regard de ce qui se profile, la Transition actuelle ne réserve que de douloureux souvenirs pour le monde des média et pour les Burkinabè en matière de liberté. En ce moment précis, les Burkinabè attendent que les acquis démocratiques soient consolidés et non jetés à la poubelle », a-t-il martelé.
De ce fait, appel a été lancé aux plus hautes autorités de la Transition en l’occurrence au Premier ministre, l’avocat Me Kyelem de Tambela, au Président de l’Assemblée nationale, le Dr Ousmane Bougma, et surtout au Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré. Les organisations professionnelles des media a été invité continuer à se mobiliser et à se battre pour la préservation des acquis démocratiques et particulièrement pour la défense de la liberté d’expression et de la presse.
Estelle KONKOBO
www.team2faso.com