12 février 2025

Le Tribunal de Grande Instance de Ouaga I est le théâtre d’un procès qui promet d’être mouvementé : l’affaire du “Charbon Fin”. Après deux reports, cette session spéciale de jugement a enfin débuté. Les accusés, parmi lesquels figurent des noms bien connus tels qu’Iamgold Essakane SA, l’ancien directeur général de cette société, Ourriban Mohammed, Bolloré Transport et Logistique, ainsi que Sawadogo Abdoul Abasse, ancien chef de la Brigade d’intervention des Douanes, font face à une série de graves accusations, incluant le blanchiment d’argent, la falsification de documents commerciaux et bien d’autres.

La défense ne reste pas silencieuse, contestant vivement les charges retenues. Tidiane Barry, en tant que représentant d’Iamgold Essakane, a catégoriquement nié les accusations en déclarant devant le président du tribunal : “Monsieur le président, nous ne reconnaissons pas ces faits.”

Lors de la phase d’observations, le parquet, l’avocat de l’État et le représentant du REN-LAC ont vivement insisté pour que des experts viennent immédiatement à la barre afin de démontrer publiquement la présence d’or dans le charbon fin incriminé, afin de confirmer les conclusions des rapports d’expertise. Le procureur a souligné l’importance de cette démonstration en temps réel, lançant : “Tout va se faire en direct !”

De son côté, l’avocat de Iamgold Essakane, Me Moumouny Kopiho, a révélé que la société avait engagé des dépenses considérables, près de 950 millions de F CFA, pour l’expertise, et a insisté sur la nécessité de rédiger un rapport complet.

Des controverses ont également éclaté au sujet de la composition du tribunal, avec des remises en question concernant la légitimité de certains substituts du procureur, notamment Barro et Nombré, qui sont temporairement affectés à la Cour d’appel en attendant leur installation officielle.

Les avocats de la défense ont exprimé leurs inquiétudes concernant le rapport d’expertise, soulignant qu’il ne couvrait pas l’intégralité du chargement de charbon fin et que l’expertise complémentaire prévue en janvier 2023 n’avait jamais eu lieu. Ils ont plaidé pour la poursuite du procès sur la base du rapport d’expertise final.

Le parquet et l’avocat de l’État ont, quant à eux, réitéré leur demande d’une expertise complémentaire immédiate, arguant que le temps perdu était déjà considérable. Le parquet a même affirmé que les 133 kg de charbon fin contenaient de l’or, dont une partie était visible à l’œil nu, selon les rapports d’experts.

L’audience a été suspendue et reprendra le 6 octobre à 9h. Le tribunal a exigé que le parquet présente les échantillons en question sur place lors de la reprise, une demande à laquelle le parquet a consenti.

Estelle KONKOBO

www.team2faso.com

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