19 avril 2024

Le mardi 30 mai  2023, des organisations de défense des intérêts des consommateurs lancent une opération de suspension d’usage des services des opérateurs des téléphones mobiles. Ce lundi 29 mai 2023, à 24 heures de cette seconde journée de boycotte, Adama Bayala, le président du réseau des consommateurs du Faso (RENCOF) a accordé un entretien à votre journal en ligne Team2faso. Au cours de cet entretien, Adama Bayala, nous a renseignés sur les raisons, les objectifs de cette campagne.

Team2faso: Bonjour

Adama Bayala: Bonjour.

Team2faso : Pouvez-vous présentez à nos lecteurs ?

Adama Bayala (AB) : Je suis Adama Bayala, porte-parole de la coalition des associations de défense des droits de l’homme, président du réseau national des consommateurs du Faso (RENCOF).

Team2faso: Pourquoi menez-vous une lutte pour la baisse des tarifs téléphoniques ?

Adama Bayala : Nous menons cette lutte pour dénoncer la qualité des services de communication électronique qui en toute honnêteté sont de piètre qualité marquée par des défaillances avec de graves flottements et une incapacité pour un utilisateur de joindre son interlocuteur, des flottements au niveau des débits sans raison apparente. Nous menons également cette opération pour dénoncer la cherté des services de communication électronique alors que la loi imposait à ses opérateurs de nous nous offrir des services à des prix concurrentiels. Les prix sont excessivement chère, il compte parmi les plus chères de l’Afrique de l’ouest, nous avons encore la minute d’appels qui coute 90 f CFA et le giga à environ 2000 f CFA, comparaison faite dans la sous-région c’est grave.

Team2faso : Qu’est-ce qui vous fait dire que la connexion est chère au Burkina Faso ?

Adama Bayala : Nous disons que les services sont chère comparaison faite au pays d’origine de ses opérateurs. En France par exemple avec un montant un peu moins de 6000 F CFA, les consommateurs ont droit à 70 gigas au moins le mois sans compter des mégas majorés des minutes gratuites d’appel et des SMS, ça c’est la réalité de la France. Pour ce qui est de la sous-région ouest-africaine dans laquelle nous sommes, vous avez un pays comme le Ghana qui propose le giga à 335 f CFA, le Niger un peu plus dans l’ordre du Burkina Faso, 1 giga à un peu plus de 1000 f CFA et au Sénégal particulièrement avec 4490 f CFA , vous avez droit à 12, 5 gigas majorés de 1400 minutes d’appels gratuite.

Adama Bayala, président du RENCOF

Team2faso: Les tarifs des opérateurs téléphoniques sont-ils en rapport avec la qualité du service ?

Adama Bayala : La loi règlementation des services de communication électronique  en son article 44 impose aux opérateurs de téléphonie d’offrir des services de qualité et que dysfonctionnement, il ne doit pas en avoir. Mais s’il se trouve que des dysfonctionnements se présentaient, et défaillances devraient être brèves mais malheureusement, c’est ça qui est la règle, vous avez une localité comme Ouagadougou, la capitale du pays, en centre un quartier comme ENAM, il fut un bon moment ou on avait du  mal à accéder à services des compagnies de téléphonie mobile. Quand vous prenez la ceinture périphérique là c’est la catastrophe, vous prenez des quartiers comme Bassinko, Nioko, Gampela imaginez-vous le sort et la situation des consommateurs qui sont à l’intérieur du pays,   c’est extrêmement grave. Il y a des localités situées à seulement 100km seulement pour avoir le réseau, il faut grimper des collines,  la situation est catastrophique.

Team2faso : Apres une première mobilisation ‘’ mode avion’’ et suspension des transferts de crédits de communication  et l’usage des mobiles money sur 1 heure de temps, quel bilan pouvez-vous faire ?

Adama Bayala : Le bilan que nous pouvons faire de la première journée qui est d’ailleurs une initiative citoyenne à laquelle, nous nous sommes joints, pour amplifier la dynamique. C’était une première au Burkina-Faso et il y a des motifs de satisfaction, il y a une réelle prise de conscience des consommateurs, des consommateurs mobilisés et dressés contre ce que nous appelons une arnaque et ces consommateurs d’aller dénoncent plus et demandent d’aller plus de ne pas  nous contenter de mots d’ordre, autour d’une heure, mais de faire plus, il y a des propositions intéressantes que nous avons recueillies auprès de ses consommateurs. Faute d’être compris à travers cette première campagne, nous allons passer à la vitesse supérieure.

Team2faso : Dans un communiqué de l’association des opérateurs de téléphonie, ils notent l’octroi de 10 % sur les forfaits classiques, quelle est votre appréciation ?

Adama Bayala : Pour ce qui est de l’offre qu’ils ont appelée octroi de 10% sur les formules classiques, nous avons tenu une rencontre qui a regroupé les présidents et responsables des organisations de défense des droits de l’homme qui porte la présente campagne, nous trouvons que c’est insignifiant, nous nous posons la question de savoir si c’est de la  foutaise ou une insulte, nous nous posons un certain nombre de questions. Nous avons le sentiment que les opérateurs de téléphonie mobile n’ont point de considération, de respect pour les consommateurs. On attend dire que le consommateur est client et le client est roi, les consommateurs burkinabé ne sont pas demandeurs d’aumône, d’offrandes, les consommateurs burkinabé bénéficient d’offre promotionnelle, combien d’offre promotionnelle ces opérateurs multiplient déjà, beaucoup plus alléchante que les 10%. Ce que demandent les consommateurs burkinabé, c’est la baisse des tarifs des services de communication électronique. Nous association, nous nous posons des questions, cette offre quelles sont les raisons qui ont présidé à cette offre ? Parce que les opérateurs nous avaient annoncé qu’ils commanditaient une étude dans le marché ouest-africain avant de décider de la baisse des prix des services de communication électronique. L’étude a-t-elle été menée à terme ?, quelles sont les conclusions ? Pourquoi n’avoir pas associé et informé les associations de défense des consommateurs ? Est-ce que  cette offre de 10% a été dictée et inspirée par leur étude ?, les consommateurs à droite à l’information, c’est le minimum. Je tiens à rappeler que ce que nous attendons ce n’est pas de l’offrande, nous attendons la baisse des prix, nous avons dit juste prix, le prix en rapport avec le volume des offres, en rapport avec la qualité des offres, faute de quoi, nous ne nous arrêterions pas, je voudrais préciser que ce n’est pas un mouvement spontané , c’est une dynamique portée par des associations résolument engagée et déterminée qui attend aller jusqu’à la satisfaction.

Team2faso : Avez-vous eu des échanges avec les opérateurs de téléphonie sur la question ?

Adama Bayala : Communication avec les opérateurs de téléphonie mobile ? Pas d’échange officiel et formel  à ce stade depuis la survenue de la dynamique pour la baisse des services de communication des téléphonies mobiles, c’est inexplicable et insoutenable qu’après la survenue d’une crise comme celle-là, les tops management des trois compagnies sont muets. On se pose même la question de savoir si c’est comme ça fonctionne dans les pays d’origine de ces responsables de ces compagnies, sauf que nous avons des échanges informels avec des middle management avec lequel nous posons les préoccupations réelles sur la table, sauf que nous avons des échanges enrichissants et intéressants avec l’instance nationale de la régulation, lesquels nous donnent des motifs d’espoir. Nous tenons à saluer à l’ARCEP pour le travail énorme qui est abattu

  Team2faso : Un mot à l’endroit des usagers des services des téléphonies et des opérateurs de téléphonie ?

Adama Bayala : Nous allons lancer un appel à tous les citoyens à se constituer comme des agents de sensibilisation, nous lançons également un appel à toutes les associations, a tous les leaders d’opinions, a toutes les associations de défense des intérêts des consommateurs, je pense à la ligue des consommateurs par exemple de nous rejoindre afin qu’ensemble en synergie nous amplifiions la dynamique et que les opérateurs de téléphonie mobile conviennent à comprendre qu’ils n’évoluent pas dans un dessert, qu’ils évoluent dans un environnement avec une société , une société civile consciente de ses droits à des produits de qualité.

Propos recueillis par  Tiba Kassamse OUEDRAOGO

www.team2faso.com

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