
Un jeune homme dans la vingtaine, identifié sous les initiales O.S., a été séquestré pendant 26 jours dans un local affilié à l’entreprise Qnet, situé au secteur 4 de Banfora. Il a réussi à s’échapper le 27e jour, profitant d’un moment d’inattention de ses ravisseurs.
Une fois libre, O.S. s’est immédiatement rendu à la police pour porter plainte contre X pour escroquerie et séquestration. L’enquête qui a suivi a permis l’arrestation de 20 personnes. Le procureur a précisé que des mineurs étaient également impliqués, mais qu’ils faisaient l’objet d’une procédure distincte.
Les prévenus, âgés de 18 à 28 ans, ont comparu devant la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso. Ils sont poursuivis pour des faits d’escroquerie et de séquestration. O.S., absent à l’audience, aurait été piégé par deux membres du bureau Qnet de Banfora – actuellement en fuite – qui lui avaient proposé un recrutement fictif au sein des Forces armées nationales.
Le 13 mai dernier, attiré par cette offre, O.S. se rend à Banfora avec un dossier que les suspects lui ont demandé de constituer. À son arrivée, il est conduit au bureau de Qnet, où il sera retenu de force. Ses ravisseurs lui réclament la somme de 400 000 F CFA pour intégrer prétendument un détachement militaire. Bien qu’il n’en dispose pas, ils parviennent à lui soutirer 125 000 F CFA.
Durant l’audience, les vingt prévenus ont gardé le silence et nié leurs déclarations faites en enquête préliminaire. Seul S.B., considéré comme le principal responsable, a reconnu avoir loué le local mais a minimisé son rôle.
Le procureur a profité de cette affaire pour alerter sur les pratiques frauduleuses de Qnet, qualifiant ses activités d’arnaque organisée avec un modus operandi bien rodé. Il a demandé la requalification des faits en complicité d’escroquerie pour S.B., estimant que les éléments sont suffisamment établis, tout en sollicitant un non-lieu pour la séquestration par manque de preuves. Il a aussi requis l’acquittement des autres prévenus, pour infractions non constituées.
Le parquet a ainsi demandé une peine ferme de 36 mois d’emprisonnement et une amende d’un million F CFA contre S.B., la confiscation des scellés (ordinateurs, téléviseurs et autres équipements), ainsi que la fixation de la contrainte par corps au maximum.
Pour sa part, la défense a plaidé la relaxe pure et simple de tous les accusés. Le tribunal a finalement suivi l’ensemble des réquisitions du parquet.