
Les pays de l’AES adoptent une stratégie commune pour sécuriser l’approvisionnement en électricité et renforcer l’autonomie énergétique régionale.
Ouagadougou, 22 février 2024 – Réunis durant trois jours dans la capitale burkinabè, les experts et directeurs généraux des sociétés nationales d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), du Mali (EDM-SA) et du Niger (NIGELEC) ont jeté les bases d’une stratégie énergétique commune pour les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Placée sous le thème : « Quelles stratégies pour sécuriser l’approvisionnement des pays de l’AES en énergie électrique ? », cette rencontre régionale a abouti à des conclusions ambitieuses, avec en ligne de mire un renforcement de la coopération et l’autonomisation énergétique de l’espace AES.
Une vision stratégique en six axes
Les travaux ont débouché sur une vision stratégique articulée autour de six axes majeurs, dont les trois premiers ont été détaillés :
Valorisation des ressources endogènes : Les sociétés entendent développer des sources de production à moindre coût et optimiser les capacités internes, en misant notamment sur les interconnexions à haute tension.
Développement des échanges d’électricité : Il s’agit de stimuler les flux énergétiques non seulement entre les pays membres de l’AES, mais aussi avec les pays frontaliers.
Promotion de la recherche et de l’innovation : Un accent particulier est mis sur la valorisation du contenu local, la vulgarisation des connaissances techniques et le développement de solutions adaptées aux réalités régionales.
Des objectifs à court, moyen et long terme
Les participants ont défini un calendrier précis pour la mise en œuvre de cette stratégie :
- D’ici à 2026 : Formaliser la coopération entre les sociétés nationales dans les domaines de l’exploitation, de la maintenance, de l’approvisionnement en combustibles, et lancer les premiers projets communs.
- D’ici à 2030 : Réaliser des centrales hydroélectriques issues d’études techniques partagées.
- À l’horizon 2034 : Mettre en service une centrale nucléaire pour renforcer durablement la capacité de production.
À plus long terme, les pays de l’AES ambitionnent de construire un pipeline énergétique reliant le Niger, le Burkina Faso et le Mali sur une période de vingt ans.
Vers une gouvernance intégrée
L’un des temps forts de l’atelier a été la proposition de création d’une Cellule de suivi et de coordination, destinée à devenir un Secrétariat permanent, puis une Communauté électrique de l’AES. Cette instance permettra de suivre la mise en œuvre des décisions, coordonner les actions et garantir une vision intégrée.
Des engagements forts
Prenant la parole à la clôture de l’atelier, le directeur général de la SONABEL, Souleymane Ouédraogo, s’est montré optimiste :
« Nous pouvons le faire, nous devons le faire et nous allons le faire », a-t-il affirmé.
De son côté, le président du conseil d’administration de la SONABEL, Souleymane Kéré, a salué le travail accompli et rassuré les participants :
« Les conclusions seront transmises sans délai aux chefs d’État, qui suivent avec grand intérêt les avancées de cet atelier. »
Cette concertation ouvre une nouvelle ère pour l’AES, qui entend faire de l’énergie un levier de développement, de souveraineté et d’intégration régionale.