27 novembre 2024

Un collectif d’organisations syndicales du ministère de l’économie et des finances a fait une déclaration ce 12 mars 2024, dans laquelle il apporte des précisions sur un supposé sabotage des actions de recouvrement des recettes du pays. 


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Le supposé sabotage a fait jaser. Cependant, des syndicats du ministère des finances semblent ne pas se reconnaître dans cette affaire. 

Selon eux, il s’agit plutôt d’un problème de réseau qui joue sur le recouvrement des recettes et non un sabotage de travailleurs. 

Dans une déclaration faite ce 12 mars, le collectif des syndicats fait noter que « les problèmes de réseau ne sont pas nouveaux à la Direction générale des Impôts comme dans tout le ministère des Finances ». 

Bien au contraire, il indique que ces problèmes «sont connus des autorités et de tous les usagers des services des impôts.»

Le collectif rappelle un cas qui remonte en 2023, dans le processus d’élaboration du Plan stratégique 2023-2027 de la Direction générale des Impôts. 

À lire la déclaration, on note qu’il a été relevé à l’époque, que « le système d’information connaît régulièrement des incidents dont la résolution nécessite l’acquisition en urgence de matériels et d’équipements. Cependant, il n’existe pas de ligne budgétaire dédiée, ni de procédures exceptionnelles d’acquisition des matériels et équipements informatiques. Toute chose qui retarde la prise en charge des incidents et aggrave leurs conséquences (pertes de recettes entre autres) ».

Pour les syndicats, « un tel problème ne saurait donc être imputé aux travailleurs». Parlant toujours du supposé sabotage, les syndicats estiment que c’est une « accusation qui est sans doute liée à la faiblesse des recouvrements des impôts du mois de février 2024 au niveau de la DGI». 

Mais, «avant de jeter les travailleurs en pâture», les syndicats se demandent si un bon diagnostic de cette contre performance de la plus grande régie de recettes du pays a été posé. 

D’après eux, une telle approche aurait le mérite de répondre à certaines questions : « peut-on mobiliser optimalement les recettes fiscales pendant que le MPSR2 depuis son arrivée a offert d’énormes exonérations fiscales aux entreprises? La DGI peut-elle recouvrer de façon conséquente les impôts et taxes au moment où beaucoup d’entreprises posent le problème de la dette intérieure liée au non-paiement de leurs factures ? Peut-on réaliser des recouvrements optimums avec un réseau instable et une insuffisance des installations informatiques ? Comment optimiser les recouvrements dans un contexte de morosité de l’économie nationale  et de baisse de pouvoir d’achat des travailleurs et des populations ?»

Pour eux, «des réponses adéquates à ces questions éviteraient de s’en prendre aux braves travailleurs du MEFP qui ont toujours consenti et consentent encore d’énormes sacrifices pour le recouvrement des impôts et taxes pour le budget de l’Etat et des collectivités territoriales et la gestion de ces ressources malgré le contexte national particulièrement difficile».

Les syndicats signataires de la présente déclaration disent dénoncer et condamner « les appels au meurtre proférés contre les travailleurs et leurs familles. Ils osent espérer que les autorités habilitées prendront les dispositions pour investiguer, arrêter et juger les auteurs et complices de ces graves menaces».

D’où vient le problème ? 

Tout a commencé le 8 mars 2024. Le chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré échange avec des forces vives de la région du Centre Est, dans la ville de Tenkodogo. 

Au cours des échanges, le président met « en garde certains agents du ministère des Finances qui saboteraient les actions de recouvrement des recettes, parce que non contents de la retenue de 25% sur les fonds communs (primes) pour lutter contre le terrorisme. »

Ce jour-là, devant un parterre de travailleurs poursuit : « Vous partez pour payer vos impôts, ils disent qu’il n’y a pas de réseau. Ils créent le problème. Ok. S’ils m’entendent ou s’il y en a dans cette salle, qu’ils arrêtent. Si ça ne s’arrête pas, on va passer à 100% et puis on va voir s’ils vont travailler ou pas ».

Des propos que les syndicats disent regretter car ils « sonnent comme une condamnation collective de tout un ministère alors que ce département ministériel joue un rôle inestimable dans la lutte contre le terrorisme, du reste dans un contexte où notre pays ne compte que sur les ressources internes dont la mobilisation incombe aux travailleurs de ce ministère». 

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