Ouagadougou, 13 décembre 2023 – L’Association des journalistes du Burkina (AJB) a réitéré son engagement à continuer le combat pour que justice soit rendue à Norbert Zongo, leur confrère assassiné il y a un quart de siècle, lors d’une cérémonie commémorative à Ouagadougou.
Lors de cet événement, le président de l’AJB, Guezouma Sanogo, a promis que les journalistes présents restaient déterminés à poursuivre inlassablement la quête de vérité sur l’assassinat de Norbert Zongo, survenu le 13 décembre 1998. Il a également souligné leur engagement à obtenir justice pour les trois autres personnes tuées en même temps que Zongo, ainsi que pour les victimes de l’insurrection populaire de 2014 et du coup d’État de 2015.
Norbert Zongo, un journaliste indépendant et fondateur du journal d’investigation « L’Indépendant », a été retrouvé assassiné et son corps brûlé à Sapouy, sur la route de son ranch de Léo, alors qu’il enquêtait sur un dossier impliquant François Compaoré, le frère cadet du président de l’époque.
Malgré un non-lieu prononcé en 2006 en faveur du seul inculpé à l’époque, le dossier a été rouvert en 2015 à la suite de nouvelles preuves et de la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. François Compaoré, initialement entendu comme témoin, est devenu le principal accusé en 2018.
François Compaoré, actuellement résident en France, fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis mai 2017, et malgré les demandes d’extradition, la procédure est bloquée par la Cour de justice de l’Union européenne.
La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) a appelé à la solidarité des organisations de défense des droits humains, de la liberté d’expression et de la presse pour faire pression sur l’Union européenne et les autorités françaises et burkinabè afin de faire toute la lumière sur cette affaire.
L’assassinat de Norbert Zongo et de ses trois compagnons a profondément bouleversé le pays. Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) s’efforce depuis lors de maintenir sa mémoire vivante et de demander justice.
Pour marquer cette année 2023, une cérémonie commémorative s’est tenue à Ouagadougou avec un dépôt de gerbes de fleurs au cimetière de Gounghin, suivi d’hommages et de moments de recueillement. Un panel sur le thème « Respect des libertés et promotion de la bonne gouvernance comme facteurs de résilience dans le contexte actuel de crise sécuritaire » a également eu lieu.
De plus, un colloque international est prévu à Koudougou, à l’université qui porte le nom de Norbert Zongo, située à 100 km à l’ouest de Ouagadougou, dans le cadre de ces commémorations.
Estelle KONKOBO
