Alors que le pays tout entier se prépare à accueillir les élèves pour la nouvelle année scolaire, l’Union nationale pour le Rayonnement de la Vie scolaire (UNARVS) et le Syndicats national des animateurs de la Vie scolaire (SYNAVS) ont décidé de boycotter la rentrée scolaire 2023-2024.
Au lieu de rejoindre les établissements scolaires, les membres de ces deux syndicats se sont rendus au MENAPLN ce lundi, jour de la rentrée, pour remettre leur plateforme de revendications directement à leur ministre de tutelle.
Ce boycott, prévu depuis le 12 septembre lors d’une conférence de presse, est une réponse à ce que ces syndicats qualifient d'”injustice” à leur égard. Ils ont annoncé une grève de deux jours, les 2 et 3 octobre 2023, pour faire valoir leurs revendications.
Les points clés de leur plateforme incluent la demande d’un “traitement équitable des agents de la fonction publique”, en particulier en ce qui concerne l’octroi de l’indemnité de logement aux animateurs de la vie scolaire, conformément à un protocole d’accord existant.
De plus, les syndicats souhaitent un calendrier défini pour l’intégration des assistants d’éducation dans des postes supérieurs, ainsi que leur implication dans le secrétariat du Baccalauréat à partir de 2024. Ils s’opposent à ce que ces professionnels de l’éducation soient exclus de cette phase cruciale de l’examen. Aussi, ils réclament l’adoption d’un plan défini afin de vider la cohorte des assistants d’éducation (emploi en voie extinction). Enfin, l’UNARVS et le SYNAVS réclament la mise en place d’un cadre de formation continue conformément à la législation en vigueur.Cette plateforme a été remise au ministre de l’Éducation, bien qu’il soit actuellement absent pour le lancement de la rentrée scolaire 2023-2024 à Koudougou. Les syndicats ont toutefois annoncé qu’en l’absence de satisfaction de leurs demandes, des actions plus vigoureuses pourraient être envisagées à partir du soir du 3 octobre. « Au soir du 3 octobre, s’il n’y a pas de satisfaction, nous allons passer à une étape supérieure. Nous allons prendre des mesures plus vigoureuses pour nous faire entendre », a laissé entendre le secrétaire général national du SYNAVS, Charles DIPAMA.
Notons qu’en plus du UNARVS et du SYNAVS, les instituteurs certifies écartés du certificat supérieur d’aptitude pédagogique (CSAPE), ont également manifesté devant leur ministère de tutelle, le MENAPLN. En effet, a e croire, le message du président des IC, Felix Sawadogo, En 2018, les enseignants du Burkina Faso unirent leurs forces sous la bannière de la Coordination Nationale des Syndicats de l’Education (CNSE) pour réclamer des conditions de vie et de travail améliorées. Cet effort aboutit à la signature d’un protocole d’accord qui ouvrit la voie à un examen de reclassement pour certains enseignants. Toutefois, lors du lancement de cet examen en 2022, les Instituteurs Certifiés (IC) âgés de 47 ans et plus furent privés de cette opportunité, tandis que les Instituteurs Principaux (IP) et les Conseillers Pédagogiques Itinérants (CPI) obtinrent une dérogation d’âge leur permettant de composer jusqu’à 55 ans, renouvelable. Cette disparité a incité les enseignants à réclamer une équité et une justice dans l’application de la loi, soulignant d’autres secteurs de la fonction publique où de telles contraintes d’âge n’existaient pas. « A nos yeux, cela nous semble injuste car nous pensons que l’application d’une loi ne doit pas être sélective », a fait savoir, M. Sawadogo. Pour lui, il faut permettre à tous d’avoir la même dérogation de 3 ans renouvelable et pouvoir composer jusqu’à 55 ans pour une question d’équité et de justice.
Face à cette situation, les enseignants exclus ont initié des actions de plaidoyer envers diverses autorités, de leur ministre de tutelle au Médiateur du Faso, cherchant à résoudre ce problème déroutant. Ils lancent un appel pressant au gouvernement, rappelant son engagement en faveur de l’équité et de la justice dans le pays, et demandent que leurs droits soient rétablis. Ils affirment que cela ne profitera pas seulement à eux-mêmes, mais contribuera également à renforcer le système éducatif burkinabé, pour le bien-être de tous les enfants du pays.
Estelle KONKOBO
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