Le chef du parti d’extrême droite britannique Reform UK, Nigel Farage, a déclenché l’indignation de ses opposants politiques samedi après avoir affirmé que l’Occident avait « provoqué » la guerre en Ukraine. «Ce qu’il a dit est complètement faux et ne fait que jouer en faveur de Poutine », a réagi le Premier ministre Rishi Sunak. Ces propos sont « dangereux pour la sécurité de la Grande-Bretagne et de ses alliés, qui comptent sur nous », a ajouté le chef du gouvernement conservateur.Les déclarations de Nigel Farage sont « scandaleuses », a dit le chef du parti travailliste Keir Starmer, pressenti pour devenir le prochain Premier ministre après les élections législatives du 4 juillet. »Quiconque souhaite se présenter pour être (député) au sein de notre Parlement doit être très clair : nous nous opposons à l’agression russe, nous soutenons l’Ukraine », a-t-il poursuivi.
Nigel Farage a fait ces déclarations sur la BBC vendredi soir, à moins de deux semaines des élections législatives britanniques. Son parti connaît une percée dans les sondages, se rapprochant – voire dépassant – le parti conservateur au pouvoir.
Cet ancien député européen qui a joué un rôle majeur dans la campagne pour le Brexit en 2016 a affirmé que dès 2014, il avait dit au Parlement européen qu’il y aurait une guerre en Ukraine.
« Il m’a semblé évident que l’expansion de l’Otan et de l’Union européenne vers l’est donnait (au président russe Vladimir Poutine) une raison de dire à son peuple russe : +Ils viennent encore nous chercher+ et d’entrer en guerre », a-t-il déclaré.
« Nous avons provoqué cette guerre », a-t-il affirmé. « Bien sûr que c’est sa faute (celle de Vladimir Poutine, ndlr) – il a utilisé ce que nous avons fait comme excuse », a ajouté le chef de Reform UK, qui est candidat pour les législatives dans une circonscription du sud-est de l’Angleterre.
Interrogé sur d’anciennes déclarations, Nigel Farage a dit ne pas aimer Vladimir Poutine « en tant que personne » mais « l’admirer en tant qu’opérateur politique ».
« Farage se fait l’écho de l’ignoble justification de Poutine pour l’invasion brutale de l’Ukraine », a réagi le ministre de l’Intérieur James Cleverly sur X.
John Healy, en charge des questions de défense au parti travailliste, a lui déclaré que Nigel Farage « préférerait lécher les bottes de Vladimir Poutine plutôt que de défendre le peuple ukrainien ».
« Churchill va se retourner dans sa tombe », a réagi de son côté l’ancien ministre de la Défense conservateur Tobias Ellwood dans le Daily Telegraph.