Newton Ahmed Barry a à travers un poste sur sa page Facebook, fait ses analyses sur la situation nationale. Dans ledit post, il a abordée le re dynamitage du pont de Naré (Axe Kaya ( centre -nord) – Dori (Sahel). Il a aussi évoquez la question ‘le drame de Tougouri’ !
Le pont de Naré re dynamité !
Les terroristes se jouent de notre refus de changer Le choc des images du pont de Naré re dynamité ( route Kaya-Dori), montre le caractère véniel et inopérant des « opérations d’opportunités ou d’urgence», dans le cadre d’une vraie guerre. Le choix délibéré de rester dans les opérations de sécurisation nous imposer de continuer à procéder par les « opérations d’opportunité » ou d’urgence qui atteignent rarement les cibles terroristes ou pas de façon décisive.
Évidemment que des personnes sont tuées, des chiffres astronomiques sont communiqués, pour l’instant sans effet sur le cour de la guerre. Il y a deux semaines, une opération militaire avait été engagée à Tougouri avec des dizaines d’exécutés. La polémique au tour de cette opération n’est pas retombée que les terroristes, sans doute le même groupe, sont revenus achever le pont. Désormais leur projet de couper le Sahel du reste du Burkina est quasiment réalisé.
La stratégie des cibles d’opportunités !Depuis le précédent dynamitage le 15 juillet dernier, qu’est ce qui a été fait ? Après des renseignements, dont la source principale reste les VDP, des opérations de représailles ont été conduites par nos FDS dont l’une a touché durement la commune de Tougouri. Les organisations de défense des droits humains ont largement publié sur cette opération qui est en tout point mimétique des opérations dont sont coutumiers nos braves FDS. Mais à Tougouri il s’est produit quelque chose d’inattendue qui embarrasse aujourd’hui la hiérarchie militaire. Nous allons y revenir dans les lignes ci-après.Après donc le premier dynamitage, l’opération d’opportunité a été cette opération militaire de représailles.
Un jour de marché, Tougouri a été bouclé avec le ciblage coutumier. Une soixantaine de personnes dont certaines venaient au marché dont été arraisonnées et exécutées. Avec les corps on a procédé au « jalonnage » le long des voies. Le jalonnage consiste à déposer les cadavres des personnes exécutées par tas à intervalles le long des routes. Ces cadavres sur lesquels veillent les VDP ne peuvent pas être enlevés par les familles. Ils sont abandonnés aux charognes.
Le re dynamitage du pont de Naré oblige aux constats suivants :- Est-ce que les exécutions sommaires ont ciblé les bonnes personnes ? – Si elles ont touché les bonnes personnes, sont-elles dissuasives?- Si, comme il est fort probable, si ces opérations ne touchent pas les bonnes personnes et ne sont pas dissuasives pourquoi alors s’entêter à les continuer ? – Que gagne les FDS sous l’instigation des VDP à se rendre coupable d’une quasi épuration ethnique? Voilà la triste situation. Au regard des images diffusées depuis ce matin, le pont de Naré serait quasiment HS. Le projet des terroristes de couper Dori du reste du Burkina est conduit à son terme. L’Etat Burkinabè n’a pas pu s’y opposer. Pire, il a alourdi son passif humain. De nouveaux cadavres qui alourdissent le climat social sans apporter une perspective de solution.
Le drame de Tougouri !
Dans l’opération de représailles, sous les renseignements des VDP de Tougouri essentiellement des anciens Koglweogo recasés VDP, un chef de village a été arrêté et exécuté. Il se trouve que ce chef de village a deux de ses enfants militaires dans les forces armées nationales Burkinabè. Un est caporal aspirant Sergent et l’autre officier. Cette affaire, n’est hélas pas la première, le président Damiba lui-même explique que durant les exécutions de Banh-Kaien-Solle alors qu’il était en opération vers Koutougou ( province du Soum), un de ses éléments a appris l’exécution de son père.
Cela n’avait pas été aisé à gérer. Celle de Tougouri sera encore plus embarrassante. Depuis les événements de Tougouri les deux militaires trouvent quasiment portes closes auprès de leur hiérarchie. Ils ont demandé le soutien de l’armée pour pouvoir enlever le corps de leur père et procéder à son enterrement, mais jusqu’à jeudi de la semaine passé, leur hiérarchie ne leur avait pas donné une suite favorable. Un de leur oncle venu du Zoundweogo pour prendre les animaux, puisque tous les hommes de la famille ont été exécutés, est lui aussi porté disparu avec les animaux. Engager autrement la guerre contre le terrorisme!La stratégie actuelle consistant à venir après coup, sur la base de renseignements qui ne sont pas neutres, opérer des « enlever-tuer » ou procéder par des frappes aériennes sur des cibles dont on est pas toujours certain de l’exactitude ou encore depuis un lieu éloigné du théâtre procéder par le pilonnage aux mortiers a montré son inefficacité et sa dangerosité. Inefficace, parce qu’elle n’a pas freiné la progression des terroristes qui conquièrent chaque jour un morceau du territoire. A la fin du mois juillet 2022, selon les chiffres officiels 55% du territoire est contrôlé par les terroristes. La majeure partie de nos grandes villes sont sous leur menace pressante.
Ensuite, cette stratégie est dangereuse car elle aggrave les clivages sociaux et alourdit le passif humain des innocents tués. Il faut aujourd’hui, alors qu’il est encore possible, déclarer une guerre générale inclusive. Utiliser le village comme le maillon tactique des opérations en procédant à des enrôlements de masse; « terroriste ne foule pas le sol de mon village ! » Ce doit être désormais notre slogan de ralliement. Cela demande évidemment une vraie stratégie et des états majors tactiques imaginés sur le principe d’une vélocité étagée sur la faculté des projections rapides. Il est encore possible d’aller vite si nous acceptons tirer leçon de nos erreurs.
J’ai lu « Une Lettre pour Laye » de cette semaine et je me réjouis que le doyen de la Presse arrive à la même conclusion que nos alertes depuis le temps de Roch. « Attraper-tuer », ne nous fera pas gagner cette guerre. Pire nous allons y perdre notre âme. Je termine évidemment en exhortant la hiérarchie militaire à voler aux secours de deux des leurs. Ils ont besoin de la solidarité et du soutien psychologique de leurs frères d’armes. Cela doit commencer par les aider à enterrer ce qui reste de leur père.
Allah aide ceux qui s’aident ! NAB
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