La CEDEAO s’apprête à lever les sanctions qu’elle a prises contre le Niger après le coup d’État de juillet 2023 qui a mis fin au régime de Mohamed Bazoum, selon l’Agence d’information russe Sputnik.
« La levée des sanctions économiques sur le Niger devrait être annoncée à la veille du Ramadan, qui débute le 10 mars dans les pays musulmans d’Afrique», a écrit Sputnik qui cite des sources comme Jeune Afrique.
Il faut rappeler que ces sanctions ont été à la base d’une fissure au sein de la CEDEAO, notamment le retrait du Niger, du Burkina et du Mali de l’institution sous-régionale.
Ils quitteront définitivement la CEDEAO le 29 janvier 2025, même s’ils ont annoncé que leur décision est irréversible. « Ils disposent exactement d’un an. Le 29 janvier 2025 est la date où le retrait de la CEUDEAO entrera en vigueur, à moins que les trois pays ne retirent leur préavis durant cette période », a déclaré Dr Omar Alieu Touray, président de la commission de la CEDEAO, en marge du sommet de l’UA. Il fait allusion à l’article 91 du traité révisé de 1993 de la CEDEAO.
Selon lui, l’organisation sous-régionale est prête au dialogue avec les autorités du Burkina, du Mali et du Niger. « La séparation affecte toutes les parties. Être unis donne plus de force qu’être séparés. Par conséquent, nous avons tous intérêt à être ensemble», a indiqué le président Touray.
Lorsque les coups d’État sont intervenus au Mali en août 2020, en Guinée en septembre 2021, au Burkina en janvier 2022 et au Niger en juillet 2023, l’espace communautaire n’a pas hésité à prendre des sanctions contre ces pays, conformément à l’article 45 du protocole additionnel de la CEDEAO révisé en 2001 qui prévoit la suspension de ceux-ci des instances de l’institution.
Cependant, plusieurs observateurs ont jugé d’autres sanctions particulièrement sévères contre le Niger comme par exemple, la fermeture de l’espace aérien, des frontières, de certains ports notamment celui du Bénin, la suspension des transactions financières.
Ils avaient estimé que cela a violé certains textes de la CEDEAO, notamment l’article 68 du chapitre 13 du traité révisé de février 2010. Il prévoit, en substance, des mesures souples et un traitement spécial pour les pays membres sans littoral.
Des pays comme le Burkina Faso ont porté assistance au Niger, à l’effet d’atténuer un tant soit peu les effets des sanctions. En août 2023, en effet, des soldats burkinabè ont sécurisé un convoi composé de 311 camions transportant diverses marchandises jusqu’à Dori (région du Sahel du Burkina ), avant que les forces armées nigériennes ne prennent le relai jusqu’à Niamey au Niger.
Le 27 octobre 2023, lors d’une visite à Ouagadougou, précisément à la CAMEG, le colonel-major Dr Garba Hakimi, ministre nigérien de la Santé a clairement exprimé sa reconnaissance vis-à-vis des autorités burkinabè.
«Si malgré les sanctions de la CEDEAO, il n’y a pas eu de rupture de médicaments au Niger, c’est grâce au Burkina Faso. Et, pour cela, nous en sommes très reconnaissants », a-t-il déclaré.