Voilà déjà un peu plus d’un mois, 26 mars 2024, que dure la vague orageuse de coupure d’électricité. Ouagadougou, la capitale et toutes les villes de l’intérieur du pays vivent au rythme des coupures de courant qui durent trois (3) jours ou un (1) jour et en moyenne quatorze (14) heures par jour. Cette crise énergétique, la plus longue et la plus éprouvante du pays, désarticule nos habitudes quotidiennes et paralyse les secteurs d’activités et l’économie nationale.
La violation flagrante des droits fondamentaux des consommateurs à des services de qualité et continus, à la sécurité, à l’information, au choix, à la satisfaction et à la réparation ne saurait être tolérée. Ce d’autant plus que le Secrétaire général de la Société Nationale d’Électricité du Burkina Faso (SONABEL), fort d’une expérience de plus de 70 ans, nous avait rassuré que la société n’avait pas prévu de délestage cette année ; qu’au contraire, l’offre aussi était suffisante pour couvrir la demande qui a augmenté par rapport à l’année précédente.
Les explications du Directeur Général de la SONABEL, associant ces coupures à un rationnement drastique au Ghana, secoué par une panne technique, ne saurait tenir un mois après, car le Ghana a résolu ladite panne et repris son cours normal de desserte.
Le consommateur burkinabè qui paye ces factures à bonne date ne saurait le comprendre. Il ne saurait le comprendre, car la SONABEL aurait pu réaliser des économies substantielles avec le prix d’achat du KWH de l’interconnexion, facturé à 70 F CFA et le coût de production de l’énergie solaire, estimé à 40 F CFA, alors que le coût de production de l’énergie thermique est de 122 F CFA. Le consommateur est bien curieux de connaitre la valeur de la facture de ce mois d’Avril, taxée sur l’indice de 133 F CFA, le KWH.
En attendant, la Plateforme des Associations de Défense des Droits de l’Homme (PADDH) invite la SONABEL à RETABLIRE la situation à la normale, au plus vite et sans délai. Elle l’invite à mobiliser les économies enregistrées, ces dernières années, pour renouveler ses installations électriques industrielles, à réhabiliter les barrages endommagés, à renforcer les centrales solaires photovoltaïques avec les batteries de dernière génération, capables de stocker l’énergie une partie ou toute la nuit.
Aussi, la PADDH appelle le gouvernement de la Transition, engagé dans la lutte contre la corruption, à diligenter les audits de la SONABEL et des autres sociétés d’Etat en peine. Elle l’invite à situer les responsabilités des dirigeants actuels et précédents dans cette crise, révélatrice de « choix stratégiques alimentaires » aux antipodes des intérêts des consommateurs.
La PADDH exhorte le gouvernement à rompre le silence, car cette crise énergétique, aux apparences anodines, peut se transformer en une crise sociale, avec des relents politiques, aux conséquences dommageables pour le consommateur qui, depuis quelques années, est déjà confronté à une spirale inflationniste, à la baisse de son pouvoir d’achat et à la double crise sécuritaire et humanitaire.
La PADDH, se réservant le droit d’explorer toutes les voies de recours et d’actions, appelle à prendre, avec responsabilité, la mesure de la situation, pour abréger les souffrances interminables et insupportables des populations.
Le Consommateur, d’abord !
Le Porte -parole
Adama BAYALA