Ouagadougou, le 10 octobre 2023 – Le Syndicat national des travailleurs de la culture et du tourisme (SYNATRACT) mène une bataille féroce contre le ministre de la Culture et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo. La raison de leur colère ? La nomination controversée d’Amédé Wend-Lassida Silga, un instituteur certifié, au poste de directeur provincial de la culture, des arts et du tourisme du Kouritenga, lors du conseil des ministres du 6 juillet 2023.
Le SYNATRACT accuse cette nomination de violer la loi N°002-2023/ALT, qui vise à renforcer la neutralité politique et la méritocratie au sein de l’administration publique.
Kévin Sou Sié, secrétaire général du SYNATRACT, a vivement critiqué cette nomination en déclarant : « L’hypothèse la plus plausible est que M. Silga a obtenu ce poste grâce à ses relations avec le ministre Ouédraogo et un certain Premier ministre aux idéaux Sankaristes. Cela constitue un scandale pour des autorités qui prétendent promouvoir l’intégrité et rompre avec les pratiques politiciennes du passé. »
Madi Tiemtoré, secrétaire chargé de la formation syndicale du SYNATRACT, insiste sur le respect de la loi qu’ont elles-mêmes adoptée les autorités. Selon lui, l’article 19 de cette loi énumère les fonctions techniques, parmi lesquelles figurent les postes de directeurs régionaux et provinciaux.
« L’article 20 précise que nul ne peut être nommé à une fonction technique s’il ne possède pas les compétences nécessaires pour cette fonction. Le nouveau directeur provincial ne semble pas posséder les compétences requises pour le domaine de la communication, de la culture et du tourisme. Les autorités actuelles ne peuvent pas feindre l’ignorance, car elles ont elles-mêmes adopté cette loi », souligne Madi Tiemtoré.
Le SYNATRACT se bat pour défendre les emplois de ses membres. Au ministère de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, plusieurs postes sont destinés aux agents formés à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENAM), allant des cadres A, B et C. Le syndicat compte plus de 1100 agents de ce profil. Ils estiment que la transition politique récente doit mettre en valeur chaque emploi dans son ministère respectif.
Les membres du SYNATRACT ont tenté à plusieurs reprises de faire entendre leur voix auprès du ministre Jean Emmanuel Ouédraogo et du secrétaire général, Fidèle Tamini, pour leur rappeler les dispositions de la loi. Cependant, face à la persistance de la nomination de M. Silga, le syndicat a averti qu’il utiliserait tous les moyens légaux à sa disposition pour faire barrage à cette installation.
La conférence de presse du SYNATRACT marque la première étape de leur lutte, visant à sensibiliser l’opinion publique. Kévin Sou Sié et ses collègues préviennent qu’ils sont prêts à intensifier leur action en recourant à des moyens de pression tels que les sit-in et la grève. Leur message est clair : « Nous ne sommes pas contre qui que ce soit. Nous demandons simplement le respect de la loi. »”
Estelle KONKOBO
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