Dans un communiqué en date de ce 10 février 2023, le gouvernement a dit constater « avec stupéfaction que des menaces de mort pèsent sur le Contrôleur général d’Etat et les membres de l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC) ».
Ce sont « des groupes de personnes qui nourrissent le dessein funeste d’attenter à leur vie en raison de la traque sans merci que l’institution mène contre les détournements de deniers publics, l’accumulation de biens mal acquis, la prédation des ressources de l’Etat et la corruption sous toutes ses formes ». Telle est la conviction du gouvernement.
Il dit « mettre fermement en garde toutes ces personnes qui rament à contre-courant de l’histoire de notre peuple et caressent le projet diabolique et morbide d’emprunter les chemins tortueux de l’assassinat et du meurtre pour faire taire la voix de l’intégrité qui s’élève du cœur des Burkinabè ».
Un communiqué du gouvernement poursuit que « les projets du genre qui ont prospéré dans notre pays sur le lit de l’impunité appartiennent à un passé à jamais révolu et tous les assassins en puissance devraient tirer les leçons de l’histoire ».
Le gouvernement rassure qu’il « suit de près l’évolution des menaces contre l’ASCE-LC et la plainte qui a été déposée », tout en encourageant le Contrôleur général d’Etat Philippe Nion et son équipe à garder « le cap de la lutte implacable contre la corruption pour débarrasser le Burkina ».
Le 13 janvier 2023, l’ASCE-LC avait dénoncé « des initiatives isolées de nuisance contre » son personnel suite à la publication des noms des députés de la 7e et 8e législature qui doivent à l’Etat dans l’affaire dite « prêts véhicules ».
En effet, l’autorité supérieure de contrôle d’Etat avait établi le 10 janvier que 134 députés de la 7e et 8e législature sont redevables d’un montant de 1.491.995.000 de francs CFA, au profit du budget de l’Etat dans cette affaire.
Dans sa volonté de poursuivre le respect des textes législatifs et réglementaires « par tous les citoyens », afin de garantir une optimisation des performances des services de l’Etat, l’ASCE-LC avait interpellé plusieurs personnalités qui seraient « mouillées » dans des affaires moins catholiques.
Parmi elles, on note l’ancien directeur général de la Loterie nationale burkinabè (LONAB), Emmanuel Désiré Thiamobiga, qui a comparu au Tribunal de grande instance de Ouagadougou pour « détournement de deniers publics, d’abus de fonction, de blanchiment de capitaux, de recel, de complicité d’abus de fonction ».