L’Etat burkinabè, représenté par l’Agent judiciaire de l’Etat (AJE) a été appelé à la barre le 3 mars 2023 au Tribunal de grande instance de Ziniaré. L’Etat est poursuivi pour des faits « d’homicides involontaires et de blessures involontaires».
Plusieurs lacunes sont pointées du doigt dans l’accident tragique survenu à l’aéroport de Donsin au Burkina Faso, où sept personnes ont perdu la vie le 30 décembre 2022 à la suite de l’effondrement d’une dalle en cours de coulage. Parmi ces manquements, on reproche à l’État burkinabè de ne pas avoir alloué en temps opportun les ressources nécessaires à la réalisation de l’ouvrage. Cependant, l’Agent Judiciaire de l’État (AJE) rejette cette accusation, soulignant que le principe du marché public prévoit le paiement après la réalisation des travaux, bien que seulement 20 % du montant total ait été versé aux attributaires contre 30 %.
Il est également évoqué que les entreprises étaient conscientes des éventuelles difficultés de décaissement et de la nécessité de travailler avant d’être payées. Malgré un retard de démarrage d’environ 10 mois et la poursuite des travaux malgré la suspension présumée du marché, l’AJE insiste sur le fait que la suspension du délai n’empêche pas la continuation des travaux, mais protège les entreprises contre les pénalités et les intérêts moratoires.
Parmi les causes possibles de l’effondrement de la dalle figure la défaillance du système d’étalement. La mission de contrôle recrutée par la Maîtrise d’ouvrage de l’aéroport de Donsin (MOAD) n’avait pas compétence pour vérifier la qualité des étais, leur rôle se limitant à la vérification des espacements et à la détection des défauts manifestes.
En outre, les deux entreprises impliquées sont accusées d’avoir formé un “groupement fictif” pour contourner les règles, laissant une entreprise incapable de réaliser seule les travaux. Cependant, l’AJE nie cette accusation, arguant qu’il n’existe pas d’expertise capable de vérifier la qualité des étais.