Au sommet de Ouagadougou du 14 septembre 2019, les conclusions de la CEDEAO ont été claires. Pour venir à bout de la vermine terroriste dans la bande sahélo-saharienne, les Africains doivent assurer leur propre sécurité. Ce sursaut « unanimiste » ne pourra être mis à exécution dans la réalité virtuelle de l’actuel G5 Sahel et sans mettre fin à l’Opération Barkhane qui est entrain d’être renforcée par des troupes européennes. Comme soutenue par les Chefs d’Etat de la CEDEAO et réaffirmée par leur volonté lors de la 74eme session de l’ONU, la sécurité du G5 sahel implique la résolution diligente de la question libyenne, dont la « communauté internationale » en a l’entière responsabilité.
Cette question libyenne, ce serait peu de le dire, n’intéresse pas du tout la « communauté internationale ». En effet, la France et ses ouailles occidentales et les USA, dans leur complicité ont détruit la Libye et favorisé la propension du terrorisme en Afrique de l’Ouest. Alors, pourquoi faut –il s’inquiéter ? Le fameux bassin pétrolifère de Taoudéni est il vraiment une zone de convoitise, un enjeu véritable pour les groupes terroristes et les puissances occidentales?
A peine le sommet de la CEDEAO terminé, que la France et l’Union Européenne ont envoyé leurs espions à Ouagadougou, pour s’enquérir des « conclusions » du dit sommet. Ces espions auraient laissé comme message, leur présence sur le terrain comme condition de leur soutien au nouveau plan pour vaincre le terrorisme. Il est clair que si ce sommet s’était tenu dans les pays tiers dont les dirigeants sont les bons élèves de la Françafrique, c’est l’Elysée qui aurait eu la primeur du compte rendu de ce sommet.
Le bassin de Taoudéni est une importante formation géologique sédimentaire d’Afrique de l’Ouest qui doit son nom au village de Taoudéni, situé au nord du Mali. Il occupe de vastes territoires du craton ouest-africain en Mauritanie, au Mali et une partie au Burkina Faso. C’est la plus grande réserve estimée de pétrole au monde d’une superficie faisant le 1/3 de l’Europe. Ce bassin a toujours été l’objet de convoitise de la part des puissances occidentales dont certaines compagnies détiendraient des permis d’exploration ou d’exploitation frauduleux. C’est au lendemain de ces regains d’intérêts pour l’exploration de ce riche bassin minier que les groupes terroristes à la faveur du chao libyen ont ressurgi dans cette zone aride du Nord Malien avec la complicité de la France. C’était la guerre du bassin de Taoudéni qui avait commencé. Dans cette situation les groupes mafieux ont continué à masquer leur dessein funeste en se prêtant aux alibis. Mais nous n’en mesurons pas encore l’ampleur de cette inhumanité. Ne soyons pas surpris dans ce contexte de voir dans les prochains jours ces terroristes dotés de drones de reconnaissance, d’ avions de combat fournis par les mêmes puissances occidentales.
D’ailleurs, le jour de la création du G5 Sahel au Mali par la France, à Londres à la même heure, se tenait le G5 du Bassin de Taoudéni. Comme vous vous en doutez, ce deuxième G5 était formé de : La France, l’Angleterre, les USA ; la Chine et l’Allemagne. Ce jour là, les matières premières à exploiter ont été partagées. La France étant la principale actrice du chao du G5 Sahel prenait le plus gros morceau, l’Uranium, le Pétrole, le manganèse, une partie du gaz… L’Allemagne s’est intéressée au gaz et l’or, les USA et la Chine un « peu de tout » ; L’Angleterre, l’or, le solaire avec quelques autres matières premières.
Nous notons que cet esprit de balkaniser l’Afrique l’a toujours été dans la politique française: «on a perdu de vue que la France sans ses Outres mers n’est qu’une petite nation » ou encore selon Jean-Louis Borloo : « L’avenir de la France et de l’Europe se joue en Afrique… L’Afrique est l’Avenir de l’Europe.» Dans le fond, ces intentions sont claires : il faudra que l’Afrique devienne le passé des Africains pour que cela soit effectif. Car ils ne disent pas que l’Europe a un avenir commun avec l’Afrique sur le sol africain, mais l’Afrique en tant que espace à conquérir est l’avenir de l’Europe. Ainsi dit, dans une vision machiavélique, le monde finira là où il a commencé mais sans les Africains. A chaque africain de comprendre et prendre position.
Le bras de fer est déjà engagé entre l’Élysée et Kossyam. Pour montrer que c’est la France qui décide de tout, elle a entrepris l’installation d’une base militaire au Nord du Burkina précisément à Djibo. Ce que nous avions dénoncé en 2016 s’est malheureusement accompli. Le Terrorisme Français s’implante de force au Burkina pendant que les Burkinabè se battent entre eux pour des intérêts personnels. Quand comprendront-ils que ce pourquoi ils battent n’est rien à comparer au vol et la violation l’intégrité du territoire national ?
Pour cela, il est impératif que les peuples se mobilisent pour aider les Chefs d’Etats de la CEDEAO à mettre en exécution les conclusions du Sommet des accords de Ouagadougou. Le montant recherché étant de un milliard de dollars US, C’est le lieu pour nous de lancer un appel aux hommes d’affaires africains et de la Diaspora Africaine à un sursaut patriotique pour investir sur nos propres matières premières.
L’Afrique est en guerre, une guerre dont les enjeux dépassent ceux de la deuxième guerre mondiale. C’est pour cela que nous demandons aux différents chefs d’Etat, de faire un bon nettoyage autours d’eux pour bénéficier du soutien total de leur population. La guerre que vous aviez déclarée à ce sommet n’est pas une guerre qui se gagnera dans les actions diplomatiques. Vous devrez confondre les Dirigeants occidentaux à leur peuple en disant publiquement les menaces que vous recevez de la part de leurs chefs d’Etat.
Les Chefs d’Etats Africains doivent oublier leur ego et penser uniquement à l’avenir du Continent. Nous ne sommes pas en partenariat avec ses occidentaux, nous sommes en guerre contre le pillage de nos ressources naturelles.
Que nous nous battons maintenant pendant qu’il est temps, ou que nous nous comportons en spectateurs coupables, nos enfants seront condamnés à se battre demain, peut être avec plus d’effort qu’il nous aurait fallu. La finalité dans tous les cas sera de se battre. Mais combien sommes nous prêts à la faire? Nous avons aussi la possibilité de nous montrer assez lâches en cédant officiellement le Bassin de Taoudéni ; et le terrorisme, on n’en parlera plus dans l’espace G5 Sahel.
Oeil D’Afrik
Le Président
Larba Israël LOMPO